CARMF : Fonctionnement, cotisations et conseils pour médecins libéraux

15 mai, 2025

Ah, la CARMF… Rien que l’acronyme a un petit goût de paperasse et d’angoisse comptable, non ? Pourtant, derrière ces cinq lettres mystérieuses se cache un régime essentiel pour les médecins libéraux, celui de leur retraite. Oui, on parle bien du moment où vous raccrocherez le stéthoscope pour de bon, en espérant que vos cotisations vous auront tissé un coussin de sécurité un peu plus douillet que votre fauteuil de la salle d’attente.

Mais avant d’en arriver là, encore faut-il comprendre comment ce joyeux système fonctionne. Entre votre âge, vos revenus, les points, les taux, les classes, les affiliations, et les différences selon votre activité (médecin libéral remplaçant, installé, etc.), il y a de quoi se sentir comme un interne en 1re année devant un ECG.

Heureusement, chez Comptasanté, on aime rendre tout ça un peu plus digeste (c’est même notre dada !). Allez, on vous explique la CARMF calmement, suivez le guide (en l’occurrence un expert-comptable aux blagues de compta certes parfois obscures mais qui gère vos papiers comme un chef).

La CARMF : qu’est-ce que c’est, et pourquoi vous y êtes forcément mêlé ?

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CARMF c’est quoi

Une caisse pour vos vieux jours (mais pas que !)

La CARMF, ou Caisse Autonome de Retraite des Médecins de France, c’est la caisse de retraite obligatoire pour tous les médecins en exercice en libéral (secteurs 1, 2 et même les non-conventionnés). Elle gère votre régime de base, votre régime complémentaire, et l’ASV (Avantage Social Vieillesse), sans oublier une assurance invalidité-décès (ou prévoyance) pour parer aux coups durs. Bref, un package complet pour prévoir l’après-carrière, mais aussi les coups de mou.

En clair, dès que vous vous installez en libéral ou commencez à faire des remplacements réguliers, vous devez vous affilier à la CARMF. Même si vous ne touchez pas encore des milliers d’euros de revenu, la machine se met en route.

L’affiliation : obligatoire, et dès le début

L’affiliation à la CARMF est en effet obligatoire pour tout médecin exerçant une activité libérale en France métropolitaine et dans les départements d’Outre-mer ou à Monaco. Donc si vous exercez en tant que :

  • médecin libéral installé,
  • remplaçant,
  • expert pour les compagnies d’assurance ou les laboratoires privés,
  • médecin libéral en secteur privé à l’hôpital,
  • médecin libéral en société d’exercice libéral (SEL ou SELARL),
  • médecin pour toute autre activité rémunérée sous forme d’honoraires, même s’il ne s’agit pas de la médecine de soins
  • étudiant en médecine effectuant des remplacements sous licence,

vous devez vous enregistrer à la CARMF dans les 30 jours suivant le début de votre activité libérale. Pas de panique, si vous êtes suivi par un bon cabinet comptable (coucou, c’est nous !), on veille à ce que cette formalité ne vous échappe pas.

Petit point rassurant : la CARMF ne vous laisse pas payer plein pot dès le premier jour. Il y a des cotisations réduites les premières années, histoire de ne pas vous plomber pendant vos débuts. Ouf !

💡 Bon à savoir : vous ne pouvez pas attendre que la CPAM ou l’URSSAF vous y inscrivent automatiquement. C’est à vous de faire la démarche directement sur le site de la CARMF, via un formulaire d’affiliation. Et plus tôt c’est fait, plus vite vos droits démarrent.

Les cotisations CARMF : combien, comment, pourquoi ?

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CARMF cotisations

Les 4 types de cotisations à la loupe

La CARMF, c’est un peu comme un mille-feuille fiscal. Il y a quatre couches principales de cotisation, qu’on va décortiquer ensemble :

  • Le régime de base : commun à tous, c’est celui qui vous ouvre droit à des trimestres de retraite. Il fonctionne par répartition et se base sur le revenu net de votre activité professionnelle. Plus vous gagnez, plus vous cotisez (logique) et plus chaque trimestre de retraite sera confortable, mais avec un plafond fixé chaque année par tranche de revenus (le fameux PASS, plafond annuel de Sécurité sociale, fixé à 47 100 € au 1er janvier 2025).

tranche 1 : jusqu’à 47 100 € (1 PASS) et tranche 2 : jusqu’à 235 500 € (5 PASS)

  • Le régime complémentaire : ici, vous engrangez des points qui serviront à calculer le montant votre pension. Là aussi, plus votre revenu est élevé, plus vous accumulez de droits.
  • L’ASV (Avantage Social Vieillesse) : réservé aux médecins conventionnés (secteurs 1 et 2), ce dispositif est cofinancé par l’Assurance maladie (au deux tiers) et vous. Son montant représente une part non négligeable de votre future retraite.
  • Le régime invalidité-décès : c’est le fameux régime de prévoyance, pour vous protéger en cas de maladie, invalidité longue durée, incapacité de travail ou pour verser une rente à votre conjoint ou vos enfants en cas de décès. Ici aussi, la cotisation est différente en fonction revenu :
    • Revenus inférieurs à 47 100 € (1 PASS) : cotisation fixe de 623 €,
    • Revenus compris entre 47 101 € (1 PASS) et à 141 300 € (3 PASS) : cotisation variable en fonction du revenu,
    • Revenus supérieurs à 141 300€ (3 PASS) : cotisation fixe de 999 €

💡Conseil Comptasanté : même si vous êtes en mode “je bosse à fond jusqu’à l’âge maximal, la retraite c’est loin et le travail c’est la santé”, n’oubliez pas que ces cotisations protègent aussi votre présent. En France, en cas d’arrêt de travail, vous avez des droits ! La CARMF peut en effet vous verser des indemnités pour compenser l’arrêt momentanée de votre activité professionnelle. Pas sexy, mais très utile.

Comment sont calculés vos montants à payer ?

Le montant des cotisations CARMF se basent sur votre revenu professionnel net de l’année N-2. Autrement dit, ce que vous payez en 2025 dépend de ce que vous avez gagné en 2023. Si vous débutez, on applique un forfait provisoire, entre autres en fonction de votre classe, de votre situation personnelle et professionnelle, forfait qui est ensuite régularisé une fois vos revenus réels connus.

Un système de classes permet aussi d’ajuster votre cotisation invalidité-décès. Vous pouvez choisir entre plusieurs niveaux de couverture, avec des montants différents à la clé.

Voici les classes (ou tranches) de revenus :

  • Classe A (tranche de revenus inférieurs à 46 368 €)
  • Classe B (tranche de revenus compris entre 46 368 € et 139 104 €)
  • Classe C (tranche de revenus supérieurs à 139 104 €)

Pour vous donner un ordre d’idée, voici un exemple des différents montants des cotisations par régime. Si vous avez gagné 20 000 euros nets en 2023 :

En secteur 1, vous cotiserez :

  • Base : 1 590 €
  • Complémentaire : 2 040 €
  • ASV : 2 105 €
  • Invalidité-décès : 623 €

Soit un total de 6 358 €

et un médecin de secteur 2 :

  • Base : 2 020 €
  • Complémentaire : 2 040 €
  • ASV : 6 316 €
  • Invalidité-décès : 623 €

Soit un total de 10 999 €

🧠 À noter : Si vous êtes en cumul emploi-retraite ou si vous partez en départ anticipé, les régimes s’adaptent, et vos droits aussi. D’où l’intérêt d’avoir accès au conseil d’un expert avisé…

Préparer sa retraite CARMF : les grandes questions à se poser

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Retraite médecin CARMF

Comment calculer sa retraite CARMF ?

Calculer votre retraite, c’est un peu comme faire une recette avec trois ingrédients :

  • Nombre de trimestres validés
  • Nombre de points accumulés
  • Et enfin, valeur du point au moment de votre départ

Chaque régime a ses propres modalités de calcul. La CARMF met à disposition un simulateur (sur son site) qui vous donne une idée de votre future pension. Mais pour une estimation réaliste (et un vrai plan d’action), rien ne vaut un bilan retraite avec un expert. (et devinez qui peut faire ça ?)

🔎 Et si vous avez eu une carrière en plusieurs morceaux (salariat, libéral, congés maternité, interruptions…), pas de panique : tout est pris en compte, mais ça mérite une vraie lecture de vos obligations de cotisations et de vos droits.

Quels statuts influencent votre retraite ?

Le statut que vous choisissez en début de carrière a un vrai impact :

  • En remplacement exclusivement ? Vous pouvez demander une affiliation allégée, mais attention, vos cotisations seront moindres… donc vos droits aussi. Vous devez demander cette dispense vous-même, et elle ne peut s’appliquer que si votre revenu net d’activité indépendante est inférieur à 15 000 euros.
  • Installé en libéral ? Vous cotisez au plein régime (base, complémentaire, ASV, invalidité-décès), donc vous accumulez plus de points et de trimestres.
  • En secteur 2 (donc en dépassement d’honoraires autorisé) ? Vous avez tout de même droit à l’ASV, mais le montant de la cotisation est plus important (et l’Assurance maladie participe, ouf).
  • Cas particuliers : si vous partez à la retraite mais continuez à exercer (le fameux cumul emploi-retraite), vous pouvez continuer à cotiser… mais sans forcément générer de droits supplémentaires. Là encore, il vaut mieux en discuter avec un expert.

Conclusion : CARMF mon amour

Voilà, vous savez (presque) tout. La CARMF, ce n’est pas juste un organisme obscur qui vous envoie des appels de cotisation. C’est un système complexe, certes, mais pensé pour vous assurer une retraite, une protection sociale, une assurance en cas de pépin, et même une reversion de droits pour votre conjoint si vous disparaissez.

Mais comme tout ce qui touche aux retraites, aux droits, aux revenus et aux différents régimes des libéraux, mieux vaut ne pas avancer à l’aveugle. Un bon accompagnement, ça change tout.

Chez Comptasanté, on ne vous laisse pas naviguer seul dans cette jungle de chiffres, de classes et de points. On vous aide à optimiser vos cotisations, à anticiper vos revenus futurs, à bien choisir votre classe de prévoyance, et à poser les bonnes questions pour que votre carrière soit sereine jusqu’au bout. Et même après.

Vous avez des doutes ? Des questions ? Une envie furieuse de comprendre ce que vous paierez dans 10 ans ? Appelez-nous. Promis, on ne parle pas que de retraite.

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La CARMF pour les médecins libéraux : questions fréquentes

Quand faut-il s’affilier à la CARMF en tant que médecin libéral ?

L’affiliation à la CARMF est obligatoire dès le début de votre activité libérale. Vous devez faire la démarche dans les 30 jours suivant votre installation ou votre début d’activité (y compris les remplacements réguliers). En cas d’oubli, vous risquez des pénalités… et personne n’aime les pénalités.

Comment est calculée la retraite complémentaire avec la CARMF ?

La retraite complémentaire repose sur un système de points. Vous accumulez des points chaque année en fonction de vos cotisations, elles-mêmes calculées selon vos revenus professionnels. Au moment du départ en retraite, le total des points est multiplié par la valeur du point en vigueur pour déterminer le montant de votre pension.

Les remplaçants doivent-ils cotiser à la CARMF ?

Oui, mais sous certaines conditions. Si vous faites uniquement des remplacements et que vous ne dépassez pas un certain seuil de revenu (15 000 euros nets), vous pouvez bénéficier d’une affiliation allégée ou différée. Attention cependant : moins de cotisations, c’est aussi moins de droits pour votre retraite ou votre prévoyance.

Que se passe-t-il en cas de maladie ou d’invalidité longue ?

La CARMF prévoit une assurance invalidité-décès qui peut vous verser une rente en cas d’arrêt de travail prolongé ou d’invalidité. Selon la classe de cotisation, les montants peuvent varier. En cas de décès, une rente peut être versée à votre conjoint et à vos enfants.

Peut-on cumuler retraite CARMF et activité libérale ?

Oui, c’est possible sous conditions. On parle alors de cumul emploi-retraite. Vous pouvez continuer à exercer en libéral tout en percevant votre pension, mais selon votre situation, vous ne générez pas forcément de droits supplémentaires. D’où l’intérêt de bien anticiper avec un expert.

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