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Comprendre les cotisations CARMF : montant, calcul et démarches pour les professionnels de santé

7 mai, 2025

Le travail, c’est la santé… Mais ça fait aussi du bien quand ça s’arrête ? Quand on devient médecin libéral, on signe certes pour une belle autonomie et une carrière passionnante, mais aussi pour un régime bien à part. Et parmi les incontournables de ce mode de vie… la CARMF. Cinq lettres qui font un peu frissonner, peu importe l’âge qu’on a, surtout quand il s’agit de comprendre ce que l’on paye, pourquoi et comment.

Mais pas de panique. Si les cotisations CARMF vous semblent floues, vous êtes au bon endroit. Promis, vous allez tout comprendre sur vos obligations, vos droits, et même vos points retraite (oui, ya des points….) On va parler de cotisations, de revenus, d’affiliation, mais aussi de points, de pension et de rente. Bref, de tout ce qui rythme la carrière (et les euros !) et le quotidien au travail d’un médecin libéral, avec une touche d’humour et beaucoup de pédagogie.

La CARMF en clair : cotisations, régimes et plafonds

cotisations CARMF

D’abord, un petit rappel : la CARMF (Caisse Autonome de Retraite des Médecins de France), c’est votre caisse obligatoire en tant que professionnel de santé indépendant. En gros c’est l’assurance de toucher quelque chose une fois que vous ne bosserez plus (youpi !). Donc bonne nouvelle : pas besoin de cotiser à plusieurs caisses indépendantes, vous êtes médecin libéral, c’est la CARMF et basta. Elle gère plusieurs régimes de cotisations :

  • Le régime de base
  • Le régime complémentaire
  • Le régime ASV (Avantage Social Vieillesse)
  • Le régime d’invalidité-décès

En 2025, les cotisations retraites sont calculées principalement en fonction de vos revenus nets de l’année N-2 (vous cotisez en 2025 sur le fruit de votre travail en 2023). Il y a des tranches, des classes, des plafonds (dont le PASS), des différences en fonction de votre âge, de votre zone d’activité, de votre secteur (1 ou 2), de votre situation professionnelle et familiale… bref, un joyeux millefeuille administratif qu’on va décomposer pour vous.

Pour rappel, voici les classes (ou tranches) de revenus :

  • Classe A (tranche de revenus inférieurs à 46 368 €)
  • Classe B (tranche de revenus compris entre 46 368 € et 139 104 €)
  • Classe C (tranche de revenus supérieurs à 139 104 €)

Un médecin de secteur 1 cotisera par exemple pour 60 000€ nets :

  • Base : 3 708 €
  • Complémentaire : 6 120 €
  • ASV : 2 612 €
  • Invalidité-décès : 674 €

Soit un total de 13 114 €

et un médecin de secteur 2 :

  • Base : 4 998 €
  • Complémentaire : 6 120 €
  • ASV : 7 836 €
  • Invalidité-décès : 674 €

Soit un total de 19 628 €

Bon à savoir : si vous êtes marié, pacsé (Pacte civil de solidarité) ou concubin ou concubine d’un médecin libéral et que vous collaborez de manière régulière à son activité professionnelle sans percevoir une rémunération et sans avoir la qualité d’associé, vous êtes considéré comme “conjoint collaborateur” et vous devez donc cotiser à la CARMF (ce n’est pas une option !)

À noter : si vous avez eu trois enfant ou plus, vous pouvez bénéficier d’une majoration familiale de 10 % du point retraite !

Chaque régime de la Caisse Autonome de Retraite a sa petite mécanique et valide des trimestres d’assurance. En 2025 ça donne :

  • Base vieillesse : proportionnelle au revenu (et donc au secteur) d’activité indépendante, avec un PASS (plafond de la Sécurité Sociale) fixé à 47 100 € en 2025)
  • Complémentaire vieillesse : 10,20 % des revenus nets d’activité libérale indépendante dans la limite de 164 850 € (3,5 PASS)
  • ASV : une part forfaitaire et une part d’ajustement plafonné à 235 500 € de revenus nets conventionnés en 2025
  • Invalidité-décès : une cotisation en 2 parts, l’une forfaitaire de 434 €, une proportionnelle de 0,4% des revenus nets d’activité indépendante de 2023e dans la limite de 141 300 €.

Et si vous êtes en début d’activité, bonne nouvelle : vous avez souvent l’option de bénéficier d’un tarif réduit la première année, voire même la seconde. Le PASS (plafond annuel de la Sécurité sociale) joue aussi un rôle essentiel dans le calcul des cotisations, notamment pour le plafonnement des revenus.

À noter : les régimes sont interdépendants, et les montants peuvent varier fortement d’un médecin à l’autre en fonction du revenu, de l’âge, du secteur ou encore de votre situation familiale (un conjoint à charge, un conjoint collaborateur, un enfant…). Et si vous avez un conjoint collaborateur, il peut aussi être couvert selon certains régimes.

Le point sur… les points : tout au long de votre carrière, vous allez cumuler des points en fonction des cotisations que vous versez, elles mêmes calculées sur base de votre revenu d’activité. Quand vous arrivez à la retraite, le cumul de vos points est converti en pension de retraite. Plus votre cumul de points est élévé, et plus votre pension l’est également. Logique.

Et si vous avez des enfant ? Si vous êtes parent, vous pouvez bénéficier de plusieurs avantages :

  • arrêt d’au moins 90 jours pour congé maternité = exonération totale de cotisation d’un semestre avec attribution de 2 points de retraite (attention cependant : vous ne pouvez pas en bénéficier si une exonération de cotisation vous a déjà été accordée au titre d’un état pathologique résultant de la grossesse) ;
  • option rachat de points : 3 trimestres par enfant né pendant les périodes d’exercice médical professionnel ;
  • d’autres options de rachat de points avantageuses sont possibles pour les parents d’enfants porteurs de handicap.

Comment payer ses cotisations CARMF sans se perdre (ni paniquer) ?

carmf cotiser

Première chose : la CARMF ne devine pas le montant total de votre revenu (même si on jurerait qu’ils ont une boule de cristal). Il faut donc déclarer vos revenus professionnels nets à l’URSSAF, qui transmet ensuite à la Caisse Autonome de Retraite. C’est à partir de là que vos cotisations sont calculées en prenant en compte le PASS.

Vous devez cotiser en deux fois : une première fois en janvier pour l’acompte, et une deuxième fois en mai, juin ou juillet en fonction de la réception de votre déclaration de revenus pour le solde du total. Les cotisations doivent être réglées dans les trente jours, mais vous avez l’option de demander un délai ou un échelonnement des paiements si vous êtes un peu ric-rac (ça arrive à tout le monde).

Un oubli de paiement ? Une assiette mal déclarée ? Un taux mal compris ? Cela arrive (à tout le monde). La CARMF envoie des rappels pour rectifier les montants… puis des pénalités. Le retard de paiement peut entraîner :

  • Une majoration des montants de vos cotisations
  • Une suspension de vos droits (invalidité, retraite, décès)
  • Des procédures de recouvrement, voire une saisie

Et si vous êtes vraiment perdu, vous pouvez demander un échéancier, solliciter un allègement temporaire ou même faire une demande de remise gracieuse. Il existe aussi des aides spécifiques en cas de difficultés économiques ou d’interruption d’activité prolongée.

Conseil bonus : vérifiez aussi votre affiliation dès le début de votre activité libérale. Certaines erreurs administratives peuvent retarder le démarrage de vos droits.

Départ à la retraite, décès, invalidité : tout ce que vos cotisations financent

Chaque année, chaque cotisation versée alimente vos droits à la retraite. Et pas qu’un peu ! Le système repose en partie sur l’acquisition de points, notamment dans le régime de base, le régime complémentaire et l’ASV. C’est un peu comme un jeu de société : plus vous jouez, plus vous avez de points, et à la fin… vous gagnez une pension.

En gros, plus vous, médecins libéraux, vous cotisez, plus vous engrangez de points, et plus le montant de votre pension sera élevé. Le calcul de votre retraite se fonde sur la valeur du point au moment du départ, et sur votre nombre de points acquis. Il faut donc bien suivre votre relevé individuel de carrière pour vérifier que tout est bien enregistré.

Le retour de l’exemple concret : la valeur des points retraite au 1er janvier 2025 est de :

  • 0,6540 euros pour le régime de base : le taux de revalorisation du point du régime de base est fixé par les pouvoirs publics chaque année en fonction de plusieurs critères, et la retraite de base représente en moyenne 22 % de la retraite globale.
  • 76,15 euros pour le régime complémentaire : la revalorisation du point est décidée par le Conseil d’administration de la CARMF et validée par un arrêté ministériel. La retraite complémentaire représente en moyenne 45 % de la retraite globale.
  • 11,71 euros pour le régime ASV : la retraite du régime ASV représente actuellement en moyenne 33 % de la retraite globale.

exonérations cotisations CARMF

Le montant de la cotisation invalidité-décès est de minimum 623 €. Elle permet de bénéficier :

  • d’indemnités journalières à partir du 91e jour d’arrêt et jusqu’à 3 ans en cas de maladie ou d’accident,
  • d’une rente en cas d’invalidité jusqu’à 60 ans,
  • d’un capital versé aux ayants droit en cas de décès,
  • une rente au conjoint (collaborateur ou non) et aux enfants jusqu’à l’obtention des droits à la réversion (selon des conditions de revenu, de cumul ou d’âge).

Encore une fois, être à jour de ses cotisations sociales est absolument essentiel pour ne pas perdre ces droits en cas d’imprévus : un arrêt maladie, ça peut arriver ! Certains dispositifs permettent aussi d’augmenter vos garanties en changeant de classe, moyennant bien sûr un taux et donc une cotisation plus élevés.

Réformes récentes et impacts sur les médecins libéraux

À partir de 2025, une réforme importante modifie le calcul des cotisations sociales des travailleurs indépendants, y compris les médecins libéraux. L’objectif est de réduire la contribution sociale généralisée (CSG) et la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS), qui n’ouvrent pas de droits directs, en transférant cette charge vers les cotisations retraite et maladie, qui, elles, génèrent des droits et des rentes.

L’objectif : une meilleure équité entre cotisations sociales et droits ouverts. Le tout dans une logique de simplification administrative, avec une meilleure lisibilité des revenus pris en compte pour chaque régime.

La loi de financement de la sécurité sociale pour 2025 n’a pas reconduit les exonérations de cotisations pour les médecins en cumul activité-retraite. Cependant, les médecins qui exercent en zones sous-denses peuvent bénéficier d’exonérations automatiques de cotisations. Ces zones sont déterminées par les ARS, agences régionales de santé.

Conclusion : Naviguer sereinement dans le labyrinthe CARMF

Comprendre et gérer ses cotisations CARMF en activité libérale peut sembler complexe, mais avec les bonnes informations et un accompagnement adapté, cela devient tout à fait gérable. Chez Comptasanté, nous sommes là pour vous aider à y voir clair, à optimiser votre situation et à vous concentrer sur l’essentiel : votre pratique médicale.

On sait que les termes comme plafond, affiliation, caisses, retraites, limite, taux, tranche, classe, réversion, assurance ou assiette ne font pas rêver… Mais ils sont les piliers de votre protection sociale, de votre retraite, et de la sérénité de vos proches en cas de coup dur. Alors, autant les apprivoiser : le plus tôt sera le mieux !

N’hésitez pas à nous contacter pour un accompagnement personnalisé, une estimation précise ou même juste pour poser une question. Parce que derrière les chiffres, il y a vous, et notre mission, c’est de vous simplifier la vie.

Déclaration 2035 kiné : les réponses à vos questions

Comment savoir combien je vais payer à la CARMF cette année ?

Vos cotisations CARMF sont calculées à partir de vos revenus nets d’il y a deux ans (année N-2). En 2025, ce sont donc vos revenus de 2023 qui comptent. Le tout varie selon votre secteur, votre classe, vos options (ASV, invalidité-décès…) et parfois même votre situation familiale.

Je débute comme médecin libéral : dois-je cotiser dès maintenant ?

Oui, dès votre affiliation à la CARMF, vous êtes redevable de cotisations, même si elles sont allégées la première année (et parfois la deuxième). Des forfaits réduits s’appliquent pour vous aider à démarrer sans plomber votre trésorerie.

Que se passe-t-il si je ne paye pas mes cotisations à temps ?

Un retard de paiement entraîne des pénalités, une majoration des montants dus, voire la suspension de vos droits à la retraite, à l’invalidité ou au capital décès. Si vous êtes en difficulté, il est possible de demander un échelonnement des paiements ou une remise partielle.

Mes cotisations servent-elles vraiment à quelque chose ?

Oui, elles financent votre retraite (base, complémentaire, ASV), votre protection en cas d’invalidité, le versement d’un capital en cas de décès, ainsi que des rentes ou pensions de réversion à vos proches. Chaque euro cotisé compte pour vos points retraite et vos droits futurs.

La réforme de l’assiette des cotisations change-t-elle vraiment quelque chose ?

Oui : à partir de 2025, le calcul évolue pour mieux aligner vos cotisations sur vos droits (maladie, vieillesse, retraite). Cela implique moins de charges “muettes” (type CSG/CRDS) et plus de lisibilité dans votre protection sociale.

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