Salaire médecin libéral en 2025 : une rémunération aux grandes disparités !

30 juin, 2025
salaire medecins

Bien qu’il soit difficile d’estimer la rémunération moyenne d’un omnipraticien ou d’un spécialiste, des sources existent pour établir des données fiables. Ces rémunérations se caractérisent par de très grandes disparités, qu’elles soient liées à la spécialité exercée, mais aussi à l’ancienneté ou encore au choix de la structure juridique créée pour exercer. Comptasanté vous aide à mieux comprendre.

Les revenus des médecins libéraux : une réalité bien documentée !

Le plus souvent, estimer les revenus des professionnels de santé implique de consulter les études des déclarations 2035 de ces derniers. Cette manière de procéder a le mérite de permettre de dégager des moyennes de rémunération, tout en identifiant précisément les charges impactant le résultat net. Pour les médecins, une étude de la Drees (Direction de la recherche, des études et de l’évaluation statistique), Études et Résultats n° 1322 (décembre 2024), permet de s’appuyer sur une « source exhaustive » englobant les données de l’Assurance Maladie (CNAM), de l’INSEE et des services fiscaux (DGFIP).

Les montants, que nous indiquons ci-dessous, sont issus de cette étude détaillée et concernent donc les revenus des médecins en 2021. Sont concernés par cette étude les médecins libéraux d’une part, et ceux ayant une activité mixte.

Ce sont donc les données concernant 99.100 médecins âgés de 70 ans et moins, à l’exception des remplaçants, qui ont été étudiées. Près d’un médecin sur 3 (31 %) cumule activité libérale et salariée. D’un autre côté, un médecin sur 4 (25 %) exerce en secteur 2. Ces derniers sont majoritairement des spécialistes, puisque 95 % des omnipraticiens exercent en secteur 1. Ainsi, 83 % des chirurgiens, 70 % des gynécologues, 69 % des oto-rhino-laryngologiste et 66 % des ophtalmologues pratiquent les dépassements d’honoraires.

Un salaire moyen caractérisé par d’importantes disparités

En 2021, la moyenne des revenus annuels des médecins libéraux est de 124.000 €, composée à 92 % des revenus de l’activité libérale et à 8 % par le salaire (activité salariée à l’hôpital ou en clinique). Cette réalité ne doit pas masquer cependant de grandes disparités, notamment en fonction de la spécialisation des professionnels de santé.

Revenus des médecins libéraux en 2021

MédecinsPart exerçant en secteur 2Part en exercice mixteRevenu d’activitéDont revenu d’activité libérale
Omnipraticiens4.7 %28.9 %98.300 €93.500 €
Spécialités médicales42.6 %35.9 %127.800 €115.000 €
Spécialités médico-chirurgicales68.4 %32.4 %150.100 €137.400 €
Spécialités chirurgicales82.7 %33.3 %178.300 €157.000 €
Spécialité de plateau médico-technique24.7 %25.2 %228.700 €211.500 €
Ensemble des médecins27.2 %31 %124.000 €114.700 €

Si la rémunération de l’activité libérale des médecins constitue, en moyenne, l’écrasante majorité de la rémunération globale de ceux-ci, elle est elle-même composée de deux ensembles :

  • La rémunération des actes prodigués aux patients,
  • Les rémunérations forfaitaires parmi lesquelles: le forfait patientèle médecin traitant (FPMT), la rémunération sur objectifs de Santé Publique (ROSP), le forfait structure qui peut compléter (sous conditions) la ROSP, les forfaits pour astreinte et / ou pour régulation des soins non programmés, les aides à la rémunération des assistants médicaux, …

L’année 2021 a également vu le versement du dispositif d’indemnisation pour perte d’activité (DIPA), mis en œuvre suite à la pandémie de coronavirus. Au global, le DIPA aura permis le versement de 625 millions d’euros aux médecins pour la seule année 2020.

L’évolution du salaire des médecins libéraux depuis 2017

La rémunération du médecin libéral a augmenté de 1.9 % chaque année en euros constants entre 2017 et 2019. En euros constants (et donc corrigée des effets de l’inflation), celle-ci n’a augmenté que de 0.6 %. Cette évolution modeste d’explique en partie par la revalorisation de la consultation médicale en 2017. Cela justifie en partie que les généralistes aient bénéficié d’une croissance de leur salaire (0.8 % annuel en euros constants) supérieure aux professionnels d’autres spécialités.

Deux raisons principales expliquent la faiblesse de cette évolution entre 2017 et 2021 :

  1. L’augmentation significative du taux d’inflation,
  2. La crise du Covid-19

Par comparaison, sur la même période, la rémunération des professions non-salariées (hors professionnels de santé) a été de + 1.8 % chaque année (en euros constants).

Des disparités significatives en fonction de multiples aspects

De grandes différences ont déjà été soulignées en fonction de la spécialité métier. Le praticien généraliste perçoit, en moyenne, une rémunération significativement inférieure aux praticiens spécialisés. D’autres facteurs peuvent expliquer des différences notables de revenus entre tous ces professionnels de médecine.

La carrière du praticien : quand les années impactent le niveau de revenu

La durée de la carrière en médecine libérale constitue ainsi un facteur impactant. Alors que le revenu moyen annuel des praticiens installés depuis moins de 10 ans a reculé de 2.8 % par an, celui des praticiens installés depuis plus de 10 ans a augmenté de 2.6 %. Cet impact du nombre d’années d’exercice peut s’expliquer également par la pandémie de coronavirus, dans la mesure où la reprise des consultations a peut-être été moins importante chez les médecins nouvellement installés.

La structure juridique du cabinet médical

Au-delà de la durée de la vie professionnelle du praticien, son choix de la structure juridique créée pour exercer la médecine, implique également, une évolution de sa rémunération. Ainsi, les praticiens choisissant de **créer une SEL** (Société d’exercice libéral) ont enregistré une hausse annuelle moyenne de leur rémunération de 3.5 % en euros constants (contre 0.6 % tous praticiens confondus).

Secteur 1 ou 2, une raison traditionnelle de différences

Les professionnels de secteur 2 perçoivent un revenu moyen (149.100 €) supérieur à ceux exerçant en secteur 1 (115.100 €). Ces différences, déjà constatées par le passé, s’expliquent en partie par le fait que les omnipraticiens, dont le revenu est inférieur aux spécialises, existe ultra-majoritairement en secteur 1.

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